L’endométriose, bien que de plus en plus reconnue aujourd’hui, reste une maladie entourée de mystères, tant sur ses causes que sur son histoire. Voici un tour d’horizon des connaissances actuelles, des premières descriptions aux principales théories explicatives.
Un mal décrit depuis l’Antiquité
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Les premiers témoignages de symptômes évoquant l’endométriose remontent à l’Égypte antique, vers 1855 avant J.-C., où des papyrus décrivent des douleurs pelviennes chez les femmes.
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Dans la Grèce antique, les médecins évoquent déjà une maladie organique de l’utérus liée aux règles, mais ces observations sont peu à peu oubliées. Au Moyen-Âge, les femmes souffrant de douleurs menstruelles sont souvent stigmatisées, leurs douleurs étant attribuées à l’hystérie ou à des causes psychiques.
Reconnaissance médicale moderne
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Il faut attendre 1860 pour que Carl von Rokitansky, médecin autrichien, décrive pour la première fois la présence de tissu endométrial en dehors de l’utérus.
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Le terme « endométriose » apparaît en 1927 grâce au gynécologue américain John Albertson Sampson, qui propose également l’une des principales théories sur son origine.
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Malgré ces avancées, la maladie reste longtemps méconnue et rarement enseignée ; elle n’entre dans le programme officiel des études de médecine en France qu’en 2020.
Principales théories sur l’origine de l’endométriose
À ce jour, aucune théorie n’explique à elle seule tous les cas d’endométriose. Plusieurs hypothèses coexistent :
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Théorie des menstruations rétrogrades (théorie du reflux) :
Proposée par Sampson, elle suggère qu’une partie du sang menstruel, contenant des cellules endométriales, reflue par les trompes de Fallope vers la cavité pelvienne, où ces cellules s’implantent et se développent. C’est la théorie la plus connue, mais elle n’explique pas tous les cas. -
Théorie embryonnaire (in-situ) :
Elle avance que des cellules issues du développement embryonnaire restent dans la cavité pelvienne et peuvent se transformer en tissu endométrial plus tard dans la vie. Cette hypothèse explique certains cas d’endométriose chez les femmes sans utérus ou chez les hommes, mais pas la répartition asymétrique des lésions. -
Théorie lympho-vasculaire :
Selon cette théorie, les cellules endométriales pourraient migrer via les vaisseaux sanguins ou lymphatiques vers d’autres organes, expliquant les cas d’endométriose extra-pelvienne (poumons, cerveau…). -
Théorie des cellules souches :
Elle propose que des cellules souches présentes dans le corps pourraient se différencier en tissu endométrial sous certaines conditions, ce qui expliquerait la maladie chez des nourrissons ou la présence de lésions atypiques. -
Facteurs immunitaires et environnementaux :
Des anomalies du système immunitaire ou des facteurs environnementaux (perturbateurs endocriniens, toxines) pourraient également jouer un rôle dans le développement de la maladie, mais ces aspects restent à l’étude.
« Concrètement, aucune théorie n’explique tous les cas d’endométriose observés jusqu’à présent. Il est même possible que plusieurs d’entre elles surviennent chez un même individu ! »Marina Kvaskoff, chercheuse
Diagnostic et évolution de la reconnaissance
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L’endométriose peut être diagnostiquée dès la puberté et jusqu’à la ménopause, mais le retard au diagnostic reste fréquent (7 à 10 ans en moyenne).
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Aujourd’hui, on estime qu’une femme sur dix en âge de procréer est concernée dans le monde, soit près de 200 millions de femmes.
En bref
L’endométriose est une maladie ancienne, longtemps incomprise, dont les origines restent multiples et débattues. Sa reconnaissance médicale est récente, et la recherche continue pour mieux comprendre ses causes et améliorer la prise en charge des personnes concernées.
Sources principales :
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PubMed : The Main Theories on the Pathogenesis of Endometriosis
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Témoignages de patientes (dont mon expérience personnelle)
Pour toute demande de références précises ou d’articles scientifiques, les lectrices peuvent me contacter via le blog.
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