La cœlioscopie dans l’endométriose : un examen clé du diagnostic au traitement

Publié le 22 mai 2025 à 16:42
cœlioscopie ou laparoscopie

La cœlioscopie (ou laparoscopie) est une opération très courante dans la prise en charge de l’endométriose, tant pour confirmer le diagnostic que pour traiter les lésions. Cet examen chirurgical mini-invasif permet d’explorer directement la cavité abdominale et pelvienne, d’identifier les lésions invisibles aux autres examens, et d’intervenir de façon ciblée.

 


Qu’est-ce que la cœlioscopie ?

C'est est une technique réalisée sous anesthésie générale. Le chirurgien effectue de petites incisions (quelques millimètres) sur l’abdomen pour introduire une caméra et des instruments spécifiques. La cavité abdominale est gonflée avec du gaz carbonique (CO₂) pour améliorer la visibilité. L’ensemble de l’intervention est guidé par vidéo, ce qui permet une exploration précise et un geste chirurgical fin.

 

injection CO2 pour améliorer visibilité

Rôles de la cœlioscopie dans l’endométriose

La cœlioscopie joue un double rôle dans la prise en charge de l’endométriose : diagnostique et thérapeutique. Sur le plan diagnostique, elle offre une visualisation directe des lésions, permettant d’en évaluer précisément l’étendue et la localisation. Cet examen permet aussi de réaliser des prélèvements (biopsies) pour confirmer la présence de tissu endométriosique histologiquement (d'après la formation des tissus vivants).

Une étape clé de l’exploration consiste à vérifier la perméabilité des trompes de Fallope, notamment grâce au test au bleu (ou chromopertubation). Cette technique consiste à injecter un colorant bleu (comme le bleu de méthylène) à travers le col de l’utérus pendant l’intervention. Si le colorant s’écoule librement par les extrémités des trompes, cela confirme leur perméabilité, un élément pour évaluer la fertilité. À l’inverse, une absence d’écoulement peut révéler une obstruction, souvent liée à des adhérences ou des lésions d’endométriose.

Sur le plan thérapeutique, la cœlioscopie permet d’intervenir immédiatement après le diagnostic. Le chirurgien peut retirer ou vaporiser (« brûler » de façon très précise, sans endommager les tissus sains voisins, souvent avec un laser CO2) les lésions superficielles, libérer les adhérences qui déforment les organes (séparer les tissus qui se sont anormalement collés entre eux, pour redonner de la mobilité et de la liberté aux organes concernés, ce sont des sortes de « cicatrices internes » fibreuses), ou encore enlever des kystes ovariens (comme les endométriomes). En cas d’endométriose profonde (digestive, urinaire), une collaboration avec des spécialistes (chirurgien digestif, urologue) est souvent nécessaire pour "couper" (réséquer) les nodules infiltrants sans endommager les organes concernés.

Cette approche mini-invasive combine ainsi précision diagnostique et traitement personnalisé, tout en limitant les risques et le temps de récupération par rapport à la chirurgie ouverte.



Déroulement de l’intervention

Avant l’intervention, vous serez guidée pour préparer sereinement cette étape importante. Une consultation préopératoire avec le chirurgien et l’anesthésiste permettra de répondre à toutes vos questions, d’évaluer vos antécédents médicaux et de réaliser les examens nécessaires (comme une prise de sang). La veille de l’intervention, une douche antiseptique est recommandée pour limiter les risques d’infection, et il est demandé de rester à jeun (ni nourriture ni boisson) à partir de minuit pour garantir une anesthésie en toute sécurité.

Le jour de l’intervention, l’équipe médicale veillera à votre confort et à votre tranquillité d’esprit. Une anesthésie générale sera administrée pour que vous dormiez profondément pendant toute la durée de l’acte. Un monitorage continu (rythme cardiaque, tension, oxygénation) assurera votre sécurité. Une sonde urinaire pourra être posée temporairement pour éviter tout inconfort lié à la durée de l’intervention, mais elle sera retirée dès votre réveil.

Le chirurgien réalisera ensuite de petites incisions (5 à 10 mm) sur l’abdomen, par lesquelles il introduira une caméra miniaturisée et des instruments chirurgicaux fins. Pour optimiser la visibilité et l’espace de travail, un gaz inerte (le CO₂) sera insufflé délicatement dans la cavité abdominale. Cette étape, indolore grâce à l’anesthésie, permet une exploration précise des organes et des lésions, sans laisser de cicatrices visibles.

La durée de l’intervention varie selon la complexité des lésions : de 30 minutes pour un simple diagnostic à plusieurs heures en cas d’endométriose profonde nécessitant des gestes techniques (libération d’adhérences, ablation de kystes, etc.). tout en privilégiant la précision et la préservation des organes sains.

Après l’intervention, vous serez conduite en salle de réveil, où l’équipe surveillera attentivement votre retour à la conscience. Les suites opératoires sont généralement simples : une hospitalisation de 1 à 2 jours suffit dans la majorité des cas. Les douleurs liées à l’insufflation de gaz (souvent ressenties aux épaules) sont temporaires et calmées par des antalgiques adaptés. Une alimentation légère est reprise rapidement, et les activités quotidiennes peuvent être graduellement retrouvées en quelques jours, avec un suivi personnalisé pour accompagner votre convalescence. Pour les cas les plus simples, il est possible d'être opéré en ambulatoire, c'est à dire sur la journée.

Les cicatrices, discrètes et soigneusement refermées, deviendront presque invisibles avec le temps. 

N’hésitez pas à exprimer vos craintes ou besoins à l’équipe soignante : leur rôle est aussi de vous rassurer et de personnaliser votre parcours.


Avantages de la cœlioscopie

La cœlioscopie présente de nombreux avantages pour la prise en charge de l’endométriose. Elle permet une vision directe et très précise des lésions, y compris lorsqu’elles sont profondes ou atypiques, ce qui améliore la qualité du diagnostic et donc du traitement. Par rapport à la chirurgie ouverte, elle entraîne souvent moins de douleurs après l’opération, une récupération plus rapide et une durée d’hospitalisation réduite. Le risque d’infection est également limité, car la paroi abdominale est préservée au maximum. Enfin, la cœlioscopie offre un bénéfice esthétique non négligeable, puisque les cicatrices laissées par les petites incisions sont discrètes et s’estompent avec le temps.

cœlioscopie

Risques et limites

Comme toute intervention chirurgicale, la cœlioscopie comporte certains risques, tels que l’hémorragie, l’infection, la lésion d’organes voisins ou, dans de rares cas, la nécessité de convertir l’intervention en chirurgie ouverte si la situation l’exige. Il existe aussi des contre-indications à cette technique, notamment en cas de troubles graves de la coagulation, de pneumothorax ou d’hypovolémie sévère. Enfin, lorsque l’endométriose est très étendue, des complications spécifiques peuvent apparaître, comme des difficultés à uriner ou, plus rarement, la survenue de fistules digestives (communications anormales entre les organes, par exemple entre le vagin et le rectum).


Bref

La cœlioscopie reste l’examen de référence pour confirmer un diagnostic d’endométriose, en particulier dans les formes profondes ou complexes. Elle permet aussi d’envisager un traitement chirurgical adapté, souvent dans le même temps opératoire. Sa nature mini-invasive offre une récupération rapide et une limitation des complications, mais elle nécessite une expertise chirurgicale spécifique et une information claire sur les bénéfices et les risques.

 

Sources principales 

  • EndoFrance

  • PubMed

  • Témoignages de patientes et fiches d’information hospitalières

Pour plus d’informations ou pour obtenir la liste détaillée des références, vous pouvez me contacter via le blog.

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